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Deuxième élection en moins d'un an après celle de février
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Le parti d'Albin Kurti vise la majorité au Parlement
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La gestion de ses relations avec l'Occident critiquée
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Les financements de l'UE et de la Banque mondiale retardés
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par Fatos Bytyci et Edward McAllister
Les Kosovars ont commencé dimanche à se rendre aux urnes dans le cadre des élections législatives, le parti du Premier ministre nationaliste Albin Kurti cherchant à obtenir la majorité au Parlement pour mettre fin à une impasse politique qui paralyse depuis près d'un an le pays et retarde l'octroi de fonds internationaux.
Ce scrutin est le deuxième de l'année au Kosovo, le parti Vetevendosje d'Albin Kurti n'étant pas parvenu à obtenir la majorité au Parlement en février. Après des mois de négociations en vain du parti au pouvoir en vue de la formation d'une coalition gouvernementale, la présidente Vjosa Osmani a décidé de dissoudre le Parlement en novembre et de convoquer des élections anticipées.
La crise politique couve au Kosovo alors que les parlementaires doivent élire un nouveau président en avril et ratifier des accords de prêt de l'Union européenne et de la Banque mondiale d'un montant d'un milliard d'euros.
Les partis d'opposition, de leur côté, ont refusé de gouverner avec Albin Kurti, critiquant sa gestion de la relation avec les alliés occidentaux et sa politique dans le nord du Kosovo, à majorité serbe. Albin Kurti, pour sa part, accuse l'opposition d'être à l'origine de l'actuelle impasse.
Pour séduire les électeurs, Albin Kurti a promis aux salariés du secteur public un 13e mois de salaire, un investissement d'un milliard d'euros par an et une nouvelle structure de lutte contre le crime organisé. Les partis d'opposition ont également mis l'accent sur l'amélioration du niveau de vie.
"Nous voulons que le prochain gouvernement crée les conditions pour que les jeunes restent ici et ne partent pas", a déclaré à Reuters Rexhep Karakashi, un électeur de 58 ans, à Pristina, la capitale.
Les enquêtes d'opinion ne sont pas publiées au Kosovo, ce qui rend l'issue du scrutin incertaine. De nombreux électeurs se disent désabusés.
"Il n'y aurait pas de grande joie si Kurti l'emportait, pas plus que si l'opposition l'emportait. Ce pays a besoin de changements radicaux, et je ne vois pas ces changements arriver", a déploré Edi Krasiqi, un médecin.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures (6 heures GMT) et fermeront à 19 heures. Des sondages à la sortie des urnes sont attendus peu après la fin du scrutin.
Le Kosovo a obtenu son indépendance de la Serbie en 2008 avec le soutien des Etats-Unis, qui ont notamment mené une campagne de bombardements contre les forces serbes en 1999.
Malgré le soutien international, le Kosovo, pays de 1,6 million d'habitants, est confronté à la pauvreté, à l'instabilité et au crime organisé.
(Reportage Edward McAllister à Athènes et Fatos Bytyci à Pristina; version française Claude Chendjou)

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